Slim d'Hermès Email Grand Feu: l'épure d'heures
Elégante et fusionnelle, la Slim d’Hermès fait se concentrer les valeurs purement horlogères sur l’essentiel et offre une nouvelle grammaire stylistique à cette collection contemporaine dont les cadrans et leurs chiffres revisitent la rythmique de l’écoulement du temps.
La Maison Hermès, impliquée dans l’univers horloger, présente des garde-temps portant sa griffe depuis 1928 avec l’aide de grandes maisons. En visionnaire et sentant une ère de changement poindre, le célèbre sellier parisien devait créer à Bienne en 1978, une entité baptisée «La Montre Hermès SA.» Très vite, cette structure a permis à Hermès de connaître une vraie expansion dans le secteur horloger. Ensuite, cette maison renforçait sa position en équipant ses créations de mouvements Vaucher à partir de 2003. Puis elle se donnait les moyens humains et industriels en prenant en 2006 une participation au sein de la manufacture Vaucher de Fleurier, et se lançait dans la création de calibres de manufacture.
L’heure des rencontres
Seulement, dans une quête de l’épure, arts graphiques et habileté horlogère entrent en résonance. Au final, le savoir-faire en matière d’horlogerie s’illustre à travers un produit qui est la somme d’un tout formé d’un cadran, d’un boîtier et d’un calibre extra-plat manufacturé. Comme le soulignait Philippe Delhotal, le Directeur de création de la Montre Hermès: «La collection Slim, faite d’élégance singulière à la fois contemporaine et classique, est née de rencontres entre la maison, des créateurs et des artisans. En un sens, cette montre exprime l’essence de la Maison.»
Cette collection aux lignes fines et élégantes est née d’un exercice de style autour de l’épure et a pour objet de ramener le temps à l’essentiel. Elle y parvient, en particulier, grâce au dessin de son cadran conçu par l’illustrateur Philippe Apeloig. Il dit à son sujet : « Je l’ai construite autour de fondamentaux, comme un compositeur dispose de sept notes seulement sur une portée et fait naître une symphonie ». Au final, leur typographie respecte la fonction naturelle d’une montre en offrant une lisibilité optimale de l’heure. Ces chiffres, au rythme sobre et léger habillant le cadran à grande ouverture, sont l’âme même de la collection. Pour les magnifier, il fallait oser donner du corps à leur support et l’animer avec un calibre d’exception.
Le cadran, visage d’une montre
D’un blanc pur, le cadran de la Slim d’Hermès est une invitation à prendre le temps de savourer la délicatesse du dessin de la montre. Il révèle à sa façon d’attirer l’œil combien le boîtier aux lignes d’une élémentaire sobriété est fin au poignet. Mais, il est une matière qui, par dessus tout, révèle la noblesse d’un graphisme de cadran et la pureté des volumes qui l’abritent: l’émail «grand feu.» Il faut dire, il eut été dommage de se priver de travailler ce délicat composé car l’ouverture importante de la montre, obtenue par la présence d’une fine lunette peut, dans ces conditions, révéler toute la magie de sa profondeur et de son éclat. Né du feu, un cadran en émail possède comme particularité d’avoir une couleur et une riche texture, inaltérables dans le temps. Vitrifié au feu (environ 800°c), la poudre d’émail recouvre sur les deux faces un fin support en cuivre sur lequel ont été soudés deux pieds. Il faut 5 ou 6 passages pour obtenir une teinte d’un blanc de neige. Et le glacis, si l’émail est bien posé par des mains expertes, ne nécessite pas de retouche (un éventuel rodage de la surface).
On notera que le cadran de la Slim d’Hermès est particulièrement complexe à produire car il est en réalité composé de 3 éléments distincts, mais cuits en même temps pour garantir à la blancheur de chaque composant qu’elle soit identique. Tous les éléments, qu’il s’agisse du cerclage extérieur avec décalque des chiffres, du centre ou du compteur de petite seconde rapporté, sont méticuleusement ébiselés pour leur permettre de s’imbriquer à la perfection les uns dans les autres avant d’être soudés à l’étain comme cela se faisait, dans le passé, pour les plus belles montres de poche. Magnifique, l’émail «grand feu» demande une main experte et de l’expérience pour offrir toute sa substance. Exigeant et délicat à réaliser, il requiert un important savoir-faire. Un savoir-faire dont Hermès, que l’on sait très attachée aux métiers d’art, a donc su concentrer dans cette pièce à l’envoûtante magie.
Un cœur d’or
Et parce qu’il fallait le meilleur de l’art horloger pour révéler cette pièce de 39,5 mm au cadran blanc velouté, la maison a retenu la chaleur de l’or rose 5N. Cet ensemble très cohérent, proposé sur cuir d’alligator mat Havane réalisé dans les ateliers Hermès, est animé par un calibre automatique à micro-rotor de manufacture référence H1950.
Mis au point, fabriqué et assemblé dans les ateliers Vaucher du Val-de-Travers, ce mouvement à remontage automatique faisant 30 mm de diamètre (13 lignes ¼) pour 2,6 mm d’épaisseur et vibrant à 21’600 alternances par heure, est terminé à la main et la surface des composants, visibles par le fond transparent, ornée d’un semis de «H.» Efficace et dessiné selon les canons classiques, cet instrument s’adresse à des amateurs exigeant le meilleur et sachant que la signature de cette maison est la garantie d’une excellente tenue en collection de cette merveille mêlant art et technique horlogère appliquée.